A l’image de ceux déployés aux achats depuis de nombreuses années, les intranets poursuivent leur mue. Il faut dire que la marge de progrès est importante, en particulier pour multiplier les fonctionnalités ou apporter une dimension sociale. C’est en tous cas la principale conclusion de la nouvelle étude de Faits & Chiffres/Groupe Solutions sur « Les responsables intranet, leurs projets et leurs budgets 2015″, réalisée fin 2014 en amont du salon Solutions Intranet et RSE (24 au 26 mars à Paris). Après le ralentissement de 2014, qui a vu les efforts se concentrer sur la modernisation et la refonte des dispositifs existants, avec des budgets très encadrés, un nouveau vent semble souffler. Dans plus de huit entreprises sur dix, les budgets qui seront consacrés aux projets intranets en 2015 repartent à la hausse (39 %, contre 32 % en 2014) ou sont maintenus (44 %), avec comme priorités d’optimiser le fonctionnement de l’outil, de le promouvoir davantage, de créer des contenus et, surtout, d’accélérer l’enrichissement fonctionnel.
L’état des lieux dans les 31 entreprises du panel – la moitié d’entre elles comptent plus de 10 000 collaborateurs et/ou opèrent à l’échelle internationale – révèle en effet un intranet « moyen » relativement pauvre, reposant encore largement sur des fonctionnalités déjà anciennes : gestion électronique de documents, moteur de Schema, Intranet moyen 2015 - redimensionnerecherche, annuaires, etc. Les outils sociaux ou collaboratifs restent peu répandus, tout comme les médias audio et vidéo, ou encore les dispositifs d’e-learning (voir schéma ci-contre, cliquer pour agrandir). A en croire les projets engagés ou budgétés sur les 6 à 18 prochains mois, certains domaines devraient toutefois rattraper leur retard. L’accent est mis sur le déploiement de réseaux sociaux d’entreprise, sur la personnalisation de l’intranet et la mise en place de workflow et de fonctionnalités de gestion des tâches. Le lancement de blogs, forums, wikis et autres messageries instantanées figure également au programme. « Même si des domaines resteront en retrait, un rééquilibrage va se produire qui aboutira, à horizon de trois ans, à l’apparition d’un profil type d’intranet composé de trois grands blocs : social, collaboratif, production », anticipe Philippe Grange, directeur de Faits & Chiffres.
Les réponses aux questions sur le profil du responsable intranet révèlent également quelques surprises. Deux tiers des répondants sont par exemple des femmes, sans aucune explication évidente. Les formations initiales, elles, restent centrées sur la communication (23 %) et surtout l’informatique (27 %), qui monte en puissance par rapport à l’édition précédente. En termes d’appellations, les chefs de projet informatique (32 %) et intranet (29 %) sont sur représentés, suivis des responsables de la communication digitale (14 %). Mais les profils rattachés au marketing font une percée, de même que les responsables des « nouveaux usages ». « Cette terminologie ouvre un champ très large », commente Philippe Grange, qui souligne que « parallèlement, l’étude révèle de nouvelles appellations focalisées sur les enjeux sociaux, collaboratifs ou autour de la gestion des connaissances, très tendance ». Sur le plan du rattachement hiérarchique, la DSI gagne aussi du terrain, alors que la DRH en cède, y compris en tant que sponsor ou financeur de l’outil.
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